CAPSULE VIN - Lundi 25 mars 2024
Sancerre
Bonsoir à vous.
Ah ! Ce Sancerrois. Quelle belle région de France, quelle belle diversité de style de sauvignon blanc.
Tantôt sur des sols pierreux de calcaires (caillottes) au centre, tantôt sur des sols plus argilo-calcaires à l’ouest, avec ses marnes kimméridgiennes que l’on appelle terres blanches quand elles s’assèchent, et aussi, ses sols de silex à l’est, qui apporte cette minéralité incroyable.
(Voir photos dans l’ordre).



Caillottes
Sol de silex
Marnes kimméridgiennes
On y fait du vin dans les trois couleurs, mais je pense que les blancs ont une grosse longueur d’avance avec ses grands lieux-dits : Le Paradis, Le Chêne Marchand, les Romains, les Monts Damnés, le Grand Chermarin et j’en passe des tonnes. Composé de 14 communes et de trois hameaux (voir carte), le vignoble de Sancerre est le plus accidenté des vignobles du Centre-Loire. On pourrait parler longtemps de chaque aspect des différentes parcelles du sancerrois mais j’aimerais me concentrer surtout sur le hameau de Chavignol, situé juste à l’ouest de Sancerre, sur 2 des 3 types de sols présents dans le sancerrois, les caillottes dans le vallon de Chavignol et les terres blanches sur les coteaux, et qui comprend 2 crus de grande qualité : Les Monts Damnés et Les Culs De Beaujeu.
À Sancerre comme partout en Europe, l’église joua un rôle important dans le développement de la viticulture. Les vins étaient destinés à la célébration de l’office divin et au devoir de l’hospitalité, et les seigneuries de Bué, Chavignol et Sury-en-Vaux, propriété du chapitre de la cathédrale de Saint-Étienne de Bourges, fournissait le vin destiné aux messes. Un de ces vignobles seigneuriaux faisait la fierté du chapitre : le Clos de Beaujeu, qui portait autrefois le nom de Clausus Bellojoco en 1328, puis celui de Cloux de Beaugeu avant de devenir au 19è siècle, et par déformation de langage, Culs de Beaujeu. Les Culs de Beaujeu présente une déclivité qui rend les travaux difficiles. Ce terroir est planté de sauvignon blanc, excepté pour une parcelle appartenant au domaine Delaporte qui l’a planté en pinot noir, très rare à trouver par ici, sinon impossible.
Les Monts Damnés maintenant, qui est composée de 450 parcelles. Certains attribuent le nom au fait que ce coteau est abrupt (40%) et plein sud, ce qui le rend très difficile à travailler en pleine chaleur. Au fil des siècles, le nom de ce vignoble a subit de nombreux changements : Montdampi en 1252, Mouldannay en 1449, Mondampnay en 1483, puis la Côte de Mondanné en 1677, et j’en passe. Planté majoritairement de sauvignon blanc, mais en montant sur les dernières hauteurs, il laisse la place au pinot noir, seul cépage capable de s’adapter de ces affleurements de calcaires où l’argile se fait rare.
Voici quelques vignerons qui font Les Monts Damnés et qui sont disponibles ici. Évidemment, si vous pouvez mettre la main sur celui de Dagueneau à un prix, ma foi, un peu trop onéreux ($171.00) pour un Sancerre, faites vous grand bien.
Il y a ceux de Paul Prieur et d’Henri Bourgeois, toujours excellents, celui de Delaporte que je ne connais pas, mais si vous voulez vraiment avoir l’essence même d’un Sancerre qui ne sombrera pas dans les fruits tropicaux à profusion mais qui exprimera bien le terroir, procurez-vous ceux des deux cousins, François et Pascal Cotat, qui reviennent de temps en temps en succursale si vous faites vite, et surtout dans le courrier vinicole.
Les 3 hameaux sont, Maimbray, Chavignol et Amigny.

Pour ce qui est des Culs de Beaujeu, je crois qu’il n’y a que 2 ou 3 producteurs qui le font et il y a seulement celui de François Cotat qui se rend disponible quelques fois à la SAQ.